Cabasa

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La Cabasa est un Instrument de percussion idiophone originaire d’Afrique de l’Ouest, répandu à Cuba et au Brésil, particulièrement utilisé dans les musiques latines telles que le jazz latino, la bossa nova et la samba. Elle se distingue par son son métallique, rappelant celui d’un serpent à sonnette, produit par le frottement d’une chaîne de petites billes autour d’un cylindre texturé.

La Cabasa est un Instrument de percussion idiophone originaire d’Afrique de l’Ouest, répandu à Cuba et au Brésil, particulièrement utilisé dans les musiques latines telles que le jazz latino, la bossa nova et la samba. Elle se distingue par son son métallique, rappelant celui d’un serpent à sonnette, produit par le frottement d’une chaîne de petites billes autour d’un cylindre texturé.

Qu'est-ce qu'une Cabasa ?

Un joueur de Cabasa

Il s'agit d'un Instrument de Musique d'Afrique de la famille des idiophones, une famille d'Instruments à Percussion dépourvus de caisse de résonance dont le son est produit par le corps de l'Instrument lui-même.

Pour en jouer, le Musicien saisit la poignée de sa main directrice et provoque ensuite des sons en appliquant des rotations ou des percussions sur les billes en acier avec l'autre main.

La Cabasa ressemble donc fortement aux Maracas dans son utilisation, mais elle est beaucoup plus polyvalente et technique. Les sonorités s'avèrent être beaucoup plus travaillées et demandent parfois un peu de technique pour arriver à un résultat convaincant.

Quelles sonorités sont produites par la Cabasa ?

La Cabasa produit un son métallique très particulier lorsqu'une rotation est exercée par le Musicien sur son Instrument de Musique. Le son ainsi produit rappelle celui d'un serpent à sonnette lorsqu'il indique à des intrus qu'il ne vaut mieux pas approcher. Il se trouve que plus le diamètre du cylindre est large, plus ce son métallique particulier est fort lorsque le percussionniste secoue ou fait tourner la Cabasa. Cela justifie le fait que plusieurs dimensions sont généralement disponibles de cet Instrument.

Vous pouvez retrouver dans cette vidéo un exemple de ce qu'il est possible de réaliser lorsqu'un Instrumentiste expérimenté emploie une Cabasa.

Miniature vidéo Cabasa

La Cabasa est en réalité une version modernisée du Chékéré (ou Shékéré), parfois appelé Agbe, un Instrument de Musique ancien provenant d'Afrique de l'Ouest et plus précisément de l'empire Mandingue, qui était à l'origine réalisé à partir de calebasses en forme de gourde ou de sphère, auxquelles des perles ou des coquillages ont été ajoutés tout autour à l'aide d'un filet. À cette époque, le Chékéré tient un rôle important dans les cérémonies religieuses et les danses traditionnelles. Avec la traite négrière, le Chékéré s’est retrouvé à Cuba et au Brésil. En langue espagnole, il est souvent appelé Cabaça, tandis qu’en portugais brésilien on parle aussi d’Agbé ou d’Afoxé.

Dans les années 1960, Bobby Rosengarden, un Musicien de Jazz spécialisé dans les Instruments à percussion, demanda à Martin Cohen, fondateur de la société d'Instruments de Musique "Latin Percussion" de créer un Chékéré plus robuste qui ne casserait pas pendant les séances d'enregistrement. En effet, de par leur corps en calebasse, les Chékérés avaient tendance à se briser facilement, surtout lorsqu'elles vieillissaient et qu'elles étaient frappées trop fort, ce qui est un comble pour un Instrument à percussion.

Martin Cohen s’attelle à cette tâche. Un jour, alors qu'il empruntait un ascenseur, il remarqua un revêtement ayant une texture particulière qui pourrait être intéressante pour son nouvel Instrument. Il en préleva un bout, puis, de retour à son atelier, l'enroula autour d'un cylindre et ajouta une chaîne de perles et une poignée. Le prototype de la Cabasa actuelle était né.

Martin Cohen popularisera ensuite cet Instrument de Musique Africain qui se révélera être bien plus durable et solide que le Chékéré. Il nommera son prototype Afuche Cabasa. En outre, ce modèle de Cabasa avait bien plus de possibilités créatives qu'un Chékéré. Tant et si bien que la plupart des Musiciens professionnels utilisent désormais quasiment que des Cabasas par rapport au Chékéré.

Si les premières Chékérés ont été réalisées à partir de végétaux, c'est-à-dire à partir d’une calebasse sèche (gourde sphérique ou en forme de poire) à laquelle on ajoute un filet de perles, les avancées technologiques ont permis de créer des Instruments de Musique plus solides.

Maintenant, les Cabasas sont constituées d'une longue chaine pourvue de billes en acier. Cette chaine est ensuite enroulée autour d'un cylindre de bois ou de plastique qui lui est entouré d'une feuille métallique pourvue de reliefs. Une poignée (souvent de la même matière que le cylindre) est ajoutée à l'ensemble pour une préhension plus aisée de l'Instrument. L'ensemble donne un Instrument très robuste et facilement transportable.

La main non dominante (généralement la gauche pour les droitiers) vient exercer une légère pression sur la chaîne de billes, afin de moduler l’intensité du son. La main dominante tient la poignée et fait pivoter ou secouer l’Instrument dans un mouvement de va-et-vient, créant un son continu ou saccadé selon le rythme désiré.

Mouvements principaux :

  • Rotation : pivot constant du cylindre entre les doigts, pour un son régulier et continu.
  • Secouage : mouvement plus ample, pour produire des accents ou marquer des syncopes.
  • Pression différentielle : en variant la pression de la main non dominante, on peut obtenir des effets de coupures et d’atténuations du son.

Il se trouve aussi que certains percussionnistes frottent la chaîne de billes avec un batteur de triangle pour obtenir un son plus sec ou un glissement contrôlé sur une seule partie du cylindre.

Enfin, il existe une variante appelée Foot Cabasa conçue pour être fixée sur une pédale de batterie et jouée au pied, offrant un effet rythmique original dans les configurations de batterie modernes.

La Cabasa est un Instrument d'Afrique qui, comme le Kalimba, se trouve être régulièrement utilisé en Musicothérapie, spécifiquement pour des personnes qui souffrent de handicaps ou de séquelles neurologiques.

D'une part, parce que cet Instrument de Musique ne nécessite qu'un mouvement très restreint de la main, ce qui permet à un large public de pouvoir en jouer. D'autre part, car la grande variété de mouvements (et donc de sons) qu'il est possible de produire avec une Cabasa encourage son utilisateur à réaliser des mouvements toujours plus fluides et complexes. L'Instrument est ainsi idéal pour créer des connexions neurologiques et améliorer la motricité fine.

Certains thérapeutes emploient des modèles à chaîne souple pour faciliter la préhension ou des versions adaptées pour être fixées sur un support, limitant la nécessité de tenir l’Instrument en main.

  • Nettoyer le cylindre avec un chiffon légèrement humide pour enlever la poussière.
  • Vérifier la chaîne de billes : si des billes s’emmêlent ou se coincent, les libérer doucement sans forcer.
  • Inspecter la feuille métallique : en cas de bosses importantes, légèrement remettre en forme pour préserver la résonance.
  • Lubrifier éventuellement la jonction entre poignée et cylindre si le mouvement devient désagréable.
  • Latin jazz : la Cabasa est très prisée pour son timbre métallique raffiné. Elle intervient souvent en accompagnement des percussions principales (congas, bongos, timbales) pour enrichir le tapis rythmique, notamment dans la bossa nova et la samba-jazz.
  • Bossa nova : dans cette musique brésilienne, la Cabasa apporte la texture subtile et continue de la pulsation, se mariant aux guitares rythmiques et à la batterie légère.
  • Musiques traditionnelles afro-latines : la version calebasse (Chékéré) est encore utilisée dans les danses sacrées et populaires (candomblé, afoxé) au Brésil et dans les musiques folkloriques cubaines (rumba, son).
  • Musique classique et orchestres : de plus en plus de partitions modernes pour orchestre, fanfare ou ensemble de percussions intègrent la Cabasa pour des effets de couleur et de texture.
  • Cal Tjader : vibraphoniste de jazz latino ayant popularisé l’utilisation de la Cabasa dans les années 1960.
  • Paulinho da Costa et Lennie Castro : percussionnistes de session réputés à Los Angeles, souvent entendus sur des albums pop et jazz avec leurs grooves de Cabasa.
  • Morgan Nicholls et Steve Shehan : musiciens polyvalents qui intègrent la Cabasa à divers projets (pop, world music).
  • Michael Franks : chanteur de jazz, plusieurs de ses morceaux utilisent la Cabasa pour enrichir l’atmosphère intime.

En milieu scolaire, la Cabasa peut constituer un instrument d’initiation aux percussions, car elle est facile à prendre en main et produit immédiatement un son intéressant. Par ailleurs, elle s'avère être idéale pour sensibiliser les débutants aux notions de pulsation, de syncope et d’ostinato.

Dans le cadre d'ateliers pédagogiques interculturels, la Cabasa permet d’aborder les musiques afro-américaines et latino-américaines tout en comparant la version calebasse (Chékéré traditionnel) et la version métallique. En outre, la précision nécessaire pour contrôler l’intensité sonore favorise le développement de la coordination main-main et main-œil chez les plus jeunes, ce qui participe à l'amélioration de la motricité fine.